Rencontre avec Audrey Amaia, céramiste dans le Pays Basque.


 Les scénographies feeka ne seraient pas les mêmes sans le minutieux travail d’Audrey Amaia, céramiste. Cette semaine, Audrey nous parle de son travail, de ses inspirations et de sa rencontre avec Virginie, créatrice de feeka.

As–tu toujours exercé le métier de céramiste ?


J’ai eu la chance de faire des études scientifiques et humanistes et aussi des études artistiques.  Les deux aspects font partie de moi et se nourrissent dans mon travail.


Je suis très sensible à l’aspect « physique » de mes pièces, leur forme, leur transparence, les effets de matière qui rappellent la peau, les organes... Petite, j’étais fascinée par le corps humain, son anatomie, son fonctionnement.


En cours d’anatomie je dessinais des « œuvres » et en cours d’Ecole Supérieure d’Arts, je dessinais des «organes ».


Aujourd’hui j’exerce le métier de céramiste et je tente de rester dans cet état d’émerveillement face à la matière. Pour ce faire, je ne produis que des pièces uniques et travaille sur commande pour de toutes petites séries.


Comment procèdes-tu dans la création? Tu dessines d’abord ?


Mes créations naissent d’une impression, d’un ressenti ou d’un souvenir.


C’est très « physique ».


Ça peut être une roche caressée et escaladée à la plage, que je vais passer des heures à observer jusqu’à comprendre «son anatomie ». Le minéral, est pour moi très vivant. C’est un peu comme de comprendre où est le cœur de la pierre, ses poumons, ses oreilles. J’essaye de m’imprégner de tout cela puis dans mes mains la matière retranscrit quelque chose de cette perception, de retour à l’atelier.

Pour les collections plus « mentalisées », oui, je dessine. Je fais des croquis qui sont plus des lignes de force, au crayon. Toutes mes esquisses sont noir et blanc. Je ne pense pas en couleur.Aux Beaux-Arts, mon travail était quasi exclusivement blanc. Mais plusieurs blancs, des mats, des opaques, des craquelés, des irisés... Il y a déjà tellement à dire avec la forme et l’intention...


Actuellement je travaille une collection de bijoux en porcelaine pour Noël. Dans ces cas-là je dessine pour ne pas m’éparpiller et créer une cohérence, une constellation de pièces qui cohabitent et racontent une histoire.


Parfois c’est un mot, une phrase ou un texte qui va donner lieu à une pièce ou une série de pièces. Cela a été le cas pour ma série « BIHOTZA » (qui signifie « le coeur » en basque). C’était une réflexion sur le dedans et le dehors, sur ce qui nous traverse et nous rend sensible

Combien de temps passes-tu sur une pièce ?


Le temps passé sur une pièce est très variable. Il y a plein de micro étapes : on surveille le séchage, on ponce, on humidifie, on couvre, on couve nos pièces comme un boulanger qui fait lentement lever son pain.


Quelles sont tes sources d’inspirations ?


Je suis très inspirée par l’océan tout proche de l’atelier où je passe beaucoup de temps, à explorer les moindres cailloux, algues et bâtons...


Je suis aussi très inspirée par le corps humain, les organes...


La nature, les arbres, ont aussi été la clé de voûte de plusieurs de mes séries (sur l’écorce, les stries...

Peux-tu nous parler de ta rencontre avec feeka ?


J’ai eu la chance de rencontrer Virginie suite à un repas au Moulin d’Alotz (à Arcangues), où elle avait mangé dans ma vaisselle. J’ai trouvé cette rencontre belle et spontanée comme la collection FEEKA.


J’aime la recherche de matières et de couleurs qui guide leurs collections. En ce sens, je me sens très proche de leur démarche. Nous aimons toutes deux les belles matières, naturelles et qui racontent une histoire venue du cœur... J’aimerais pouvoir créer encore pour elle, pourquoi pas des pièces sculpturales pour accueillir notamment les colliers...


Je suis heureuse et fière d’avoir modestement pu contribuer à cette collection, d’autant que comme toutes les filles je crois, j’adore les bijoux.

Où peut-on trouver tes pièces ?


Je travaille essentiellement sur commande pour des restaurants gastronomiques, des relais châteaux et des boutiques de créateurs. J’essaye aussi de venir chaque année à la rencontre du public sur les marchés de Noël de créateurs.


Actuellement on trouve mon travail chez ARIMA à Biarritz, avenue de Verdun notamment. J’ai aussi mis en place un e-shop sur mon site internet : www.audreyamaia.com


Comme je n’ai pas toujours le temps, de créer les fiches produit, le mieux est de me contacter directement dès qu’une photo vous plaît sur instagram (@audreyamaia) , pour passer en direct. Un grand merci à Audrey d’avoir pris le temps de parler de son univers!